Nous sommes des grenouilles que l'on noie

Rédigé par Mohikkan | Classé dans : Politique et démocratie

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Annoncer une chose tout en faisant le contraire

Le psychologue américain Granville Stanley Hall (1844-1924) cite dans ses travaux cette croyance qui veut que si l'on plonge une grenouille dans un bocal rempli d'eau bouillante, elle réagira immédiatement et sautera hors du récipient, saine et sauve. Par contre, si on la plonge dans le même bocal rempli d'eau froide et qu'on augmente progressivement la température jusqu'à ébullition, la grenouille, engourdie par la chaleur, se laissera ébouillanter et périra.

Peu importe que cette croyance soit vraie ou pas. Nous connaissons tous une situation que nous avons laissé se dégrader petit à petit jusqu'à devenir un problème insoluble, alors que si nous étions intervenus au départ pour corriger une toute petite chose, rien ne se serait produit.

Pour illustrer cette idée, observons les stades de foot. Si l'on avait réagi vivement aux tout premiers sifflets et quolibets autour des terrains, nous n'en serions pas aujourd'hui à mobiliser des brigades de CRS pour empêcher des hordes de crétins de se battre et de tout casser. Mais l'on pense toujours que ce n'est pas grave, que cela va cesser...

Les zélateurs du capitalisme triomphant que sont nos ministres actuels sont toujours là pour nous présenter le verre toujours à moitié plein et traiter de défaitistes infâmes tous ceux qui ne pensent pas comme eux et ils ont bien compris tout le bénéfice qu'ils peuvent tirer de la parabole de la grenouille. Ils en ont fait une stratégie de destruction de toutes les conquêtes sociales. Il faut ébouillanter "en douceur" plutôt que de le faire brutalement. Surtout quand il s'agit de sujets brûlants comme l'Éducation Nationale ou la Santé.

Le principal avantage de cette entourloupe en souplesse est de permettre aux coquelets qui nous ... gouvernent (oui, je sais, le terme semble inadéquat. Des suggestions ?) de jurer leurs grands dieux que tout est faux, que bien sûr que non, que voyez d'ailleurs, que je ne vous permets pas, tout en continuant d'avancer -masqué- vers le but ultime : privatiser entre autres la santé et l'éducation.

Quand Woerth, Baroin et consorts nous affirment que la réforme des retraites est nécessaire car il faut sauver le système par répartition, ils disent une chose alors qu'il est évident qu'avec cette réforme, c'est vers la capitalisation qu'ils avancent, d'ailleurs de moins en moins masqués.

Lire le gouverne-nous-ment.

Batracien mort dans une mare avec un crâne humain.

C'est avec cette méthode qu'on privatise -tranquillement- la Poste, l'énergie, et bientôt la santé, l'éducation et le reste, avec la bénédiction de l'Europe ultra-libérale. Je hais cette façon détestable de faire de la politique. Considérer ses concitoyens comme des imbéciles, incapables de comprendre par eux-mêmes

Les mots démocratie et république s'estompent inexorablement dans le lointain comme deux soleils à la fin d'un mauvais film de science-politique-fiction. Après, tout doucement, vient la nuit. Elle arrive. Elle arrive...

Lire le texte de Fred Vargas.

Je vous invite ègalement à visiter le passionnant site syti.net sur l'avenir de notre planète et tout particulièrement les stratégies et les techniques des Maitres du Monde pour la manipulation de l'opinion publique.

Mots clés : manipulationdémocratie

Commentaires

Le 22 mai 2012 Le Brésilien a dit :

#1

Merci pour ce très bel article et pour les textes recommandés. Malheureusement des politiques de tout poil pratiquent sans vergogne la manipulation.

Le 08 mai 2014 Coupe du monde a dit :

#2

Merci pour ce très bel article et pour les textes recommandés.

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