Début de la leçon
Composée de 2 mots à connotation positive dans l'esprit de chacun, l'expression «LIBRE-ÉCHANGE» se veut souriante, rassurante, conviviale. Échanger en toute liberté, quoi de plus merveilleux ? Comme on échange librement des paroles entre amis ou des conseils entre voisins. La pratique économique répondant à cette douce appellation désigne en fait un système de concurrence mondialisée tendant à offrir toute facilité à ces «concurrents» (multinationales, trusts, etc.) afin de produire absolument n'importe quoi, n'importe où et au moindre cout, et de vendre ensuite ce n'importe quoi au meilleur prix possible à ceux qui en ont besoin ou simplement envie. (La pub et la propagande médiatiques étant là pour nous créer ces envies-là.) C'est en fait une grosse compet' pour se faire un max de fric en un minimum de temps, avec la planète comme terrain de jeux et ses habitants comme pions insignifiants. En clair, c'est une grosse saloperie !
C'est cette saloperie qui fait crever les abeilles et les thons rouges, et déforme les saumons.
C'est cette saloperie qui rend folles les vaches, enferme à perpétuité des bêtes à viande dans des cachots sans herbe et sans air, ravage les fonds marins et les écosystèmes.
C'est cette saloperie qui greffe de monstrueuses plates-formes de forage dans les océans, assèche les deltas, pollue les rivières et les nappes phréatiques, détruit des forêts millénaires, empoisonne et stérilise les sols.
C'est cette saloperie qui couvre les entrepôts et les quais des ports du monde entier de millions de containers remplis de cochonneries plus ou moins toxiques en transit entre quelque part et n'importe où.
C'est cette saloperie qui lance des milliers de camions sur nos routes pour surcharger les rayons surchargés de nos supermarchés.
C'est cette saloperie qui baptise "progrès" toute nouvelle babiole technologique nouvellement créée pourvu qu'elle soit à vendre.
C'est cette saloperie qui programme la fin de vie des objets pour que nous soyons obligés d'en acheter d'autres. Cela s'appelle « obsolescence programmée ». Faire du profit sur le gaspillage, quelle logique ! (Clique sur l'image ci-dessous.)
C'est cette saloperie qui ose appeler « lieu de vie » un centre commercial, sinistre et gigantesque, obscène. Comme si consommer des choses, c'était vivre. Il y en a qui ne doivent pas savoir qu'il y a une vie ailleurs.
C'est cette saloperie qui fait de chaque consommateur, de chaque copieur, de chaque suiveur, de chacun de nous un complice.
C'est cette saloperie qui abrutit les hommes de millions d'heures de stupidités et de propagande à la télévision. Le modèle, toujours le même : fric, progrès, notoriété, pouvoir. Un modèle de néantitude.
C'est cette saloperie qui choisit les idoles : sportifs abrutis, mannequins faméliques, crétins téléréalistes, acteurs repus et actrices décolletées, experts en tout et conscients de rien, présentateurs satisfaits. (Toi aussi, apprends à reconnaitre tes idoles en cliquant sur l'image ci-dessous.)
C'est cette saloperie qui tue la démocratie à petit feu pour la remplacer par les lois sans lois du marché.
C'est cette saloperie qui nie la possibilité d'une vie et d'un bonheur pour tous au « profit » du plaisir ennuyeux et des caprices de quelques uns.
C'est cette saloperie qui met malgré eux les travailleurs en concurrence avec leurs frères dans d'autres pays, dans d'autres villes. (Voir le film : "les déportés du libre-échange" ; clique sur l'image.)
C'est cette saloperie qui fait grandir les ressentiments et les haines des peuples les uns envers les autres, et resurgir les racismes et les nationalismes pestilentiels.
C'est cette saloperie qui corrompt les élus de chaque pays et fait du parlement européen le plus gros panier de crabes pourris de la planète.
C'est cette saloperie qui appelle « réussite » le remplissage de comptes en banque, quels que soient les moyens utilisés pour y parvenir, et « exemplaires » ceux qui y sont parvenus.
C'est cette saloperie qui consacre les rares élus et les milliards de laissés-pour-compte.
C'est cette saloperie que copient tous les délinquants, toutes les mafias de la planète. Argent facile, tous les moyens sont bons : Go fast man !
C'est cette saloperie que vantent tous les médias qui vivent de la publicité, cette pub qui asservit les journalistes et fait de chacun d'eux un prostitué, un larbin de luxe.
C'est cette saloperie qui transforme quelques-uns en ogres à la faim inextinguible et tous les autres au mieux en valets, au pire en gueux. Quel choix !
C'est cette saloperie qui fait du citoyen un naïf ou un pigeon, et de la crapule un héros.
C'est cette saloperie qui fait reculer tous les acquis sociaux, toutes les avancées humanistes, tous les progrès relationnels qui permettaient aux hommes, après des millénaires de plus ou moins grande barbarie, d'entrevoir enfin le début d'une ère nouvelle.
Alors que l'on vient de fêter l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage, le gratin occidental se conduit toujours comme s'il était en toute légitimité le maitre du Monde. Il a généreusement étalé quelques bons sentiments derrière de flamboyantes vitrines internationales (ONU, OMS, etc) dont il a donné les clés à une caste de diplomates, roulant-carrosses et volant-jets de Genève à New-York, aussi lobbytomisés ( voir lexique) que nos députés européens.
Pour masquer sa condition de barbare boulimique, il (le gratin, Davos, Bilderberg etc. ) entretient à moindre frais quelques milliers d'ONG pour se donner une apparence de philanthropie. Warren Buffet (lire plus haut) est d'ailleurs donné comme homme d'affaires et philanthrope !
Ceci fait, il (le gratin) a toute latitude pour continuer à orchestrer le carnage systématique de la planète.
N'en déplaise à Fabrice Luchini (voir lexique), je suis de gauche. Pour moi cela signifie simplement qu'un monde meilleur pour tous est possible. Que notre planète qui fut il n'y a pas si longtemps un véritable paradis terrestre ne doit pas continuer à être souillée et ravagée, la misère savamment orchestrée pour une multitude, et tout ceci pour le profit obscène de quelques-uns. Qu'il n'y a ni surhommes ni sous-hommes, pas de races, pas de castes, pas de privilégiés et pas d'oubliés, que nous nous valons tous et sommes capables de vivre en harmonie, en équilibre, les uns avec les autres et avec la nature (dont nous faisons partie; on l'oublie trop souvent).
En grand secret (vive les fuites - en anglais "leaks"!), se sont ouvertes de grandes négociations entre les USA et la Communauté Européenne en vue de créer un Grand Marché Transatlantique. Cachées sous diverses appellations (GMT / TAFTA / TTIP ...), sans doute destinées à embrouiller le citoyen, ces négociations tendent à porter un coup fatal aux démocraties nationales et mêmes locales, et à permettre aux profits réalisés toujours par les mêmes de s'envoler.
Quelques liens pour comprendre le GMT. Il y en a beaucoup d'autres:
Marianne 19 mai (Marianne remonte dans mon estime.)
les engagements du futur président de la commission
Quelques documents également :
le-mandat-de-negociation-en-pdf.pdfptci-3-pages.doc
ptci-conference.pptx
Ni les peuples, concernés au premier chef par ce qui serait un tsunami dans leur existence, ni les élus locaux et nationaux (qui ne serviraient plus à rien, pensez-y mesdames et messieurs les cumulards) n'ont été consultés, ni même avertis.
Face à l'extraordinaire menace pesant sur leur avenir, la moindre des choses pour un parti démocratique aurait été d'aviser les électeurs qui ont donné mandat à Hollande pour gouverner le pays. Par le secret dont il a entouré ce GMT/TAFTA, le président et son parti (PS : Pseudo Socialiste) se sont ostensiblement placés à droite de l'échiquier politique parmi les anti-démocrates.
(Lire ou écouter à ce sujet : la deuxième droite)
Le libre-échange (ou libéralisme économique) a transformé la Terre en environnement extrême. De fait, c'est une idéologie extrémiste comme l'ont été, en leur temps le stalinisme ou le nazisme. Elle consacre une élite retreinte et contraint la multitude. Les seules choses qui changent sont le territoire d'application (la Terre entière) et la vitrine. Les propagandes rouges ou brunes ont été remplacées par une belle devanture brillante à l’œuvre dans toutes les chaumières : la télé. Ce n'est pas "Big Brother is watching you" comme dans 1984 de Georges Orwell, mais, tout aussi destructeur :"You are watching Big Brother". Ou encore Big Brother trône au salon, matraque du matin au soir les illusions et les mensonges du pouvoir.
Pour en savoir plus sur le TAFTA/GMT, lire "Le TAFTA pour les nuls".