Pour en finir avec le communisme et le libéralisme

Rédigé par Mohikkan | Classé dans : Politique et démocratie

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Ni l'un, ni l'autre, mais le meilleur de l'un et de l'autre.

Communisme et capitalisme étaient peut-être, au départ, de bonnes idées, des idées généreuses, imaginées pour apporter un mieux-être à des populations opprimées ou miséreuses. Malheureusement, elles se sont transformées, l'une comme l'autre, au fil du temps, en deux barbaries entre les mains de grands malades.


"Paranoïa" communiste

Les grands leaders révolutionnaires ont tous été de grands paranoïaques (*) : Robespierre, Mao, Staline, Trotsky, Pol Pot... Si leurs intentions de départ étaient louables (renverser un régime dictatorial, apporter des droits civiques, répartir les richesses...), il semble plus "facile" de lutter contre un pouvoir, aussi dur soit-il, que de l'assumer. J'entends par plus "facile" que la cause est limpide, l'ennemi désigné, la motivation toute trouvée. Il est beaucoup moins simple d'avoir le pouvoir en main et de ne pas se transformer à son tour en tyran. Aucun des hommes cités plus haut n'y est arrivé. Tous ont été emportés par la paranoïa qui leur faisait voir des complots et des contre-révolutionnaires partout. Tous sont devenus des ogres sanguinaires. Tous ont engendré une barbarie aussi abjecte, voire pire, que celle qu'ils combattaient. Avec le mur de Berlin, symbole de ce système concentrationnaire, est tombé en 1989 une citadelle du mal, un monde qui transforme les hommes en robots. Il ne reste plus de cette folie que la sombre "vitrine" nord-coréenne de Kim Jong-il. Mais avec le Mur est aussi tombé le seul concurrent de l'autre mal, l'ultra-libéralisme.

(*) Peut-être pas au sens psychiatrique du terme, mais sans aucun doute d'un point de vue idéologique, politique.


"Schizophrénie" libérale

La maladie des leaders libéraux est une forme de dédoublement de personnalité, façon docteur Jekyll et mister Hyde.
D'un côté, ce sont des gens "bien", des gens respectables. Ils sont issus de bonnes familles, ont bénéficié d'une bonne éducation, sont bien habillés, propres, cultivés, s'expriment dans une langue châtiée (sauf un !!) et ont de bonnes manières. Beaucoup croient même en un Dieu d'amour.
De l'autre, possédés par les démons du pouvoir et de la réussite financière et médiatique, ils participent à une autre forme de barbarie qui affame des peuples tout entiers, pille les ressources de le planète, ferme des usines, réclame ses dividendes, plonge les gens dans la misère, dans le désespoir, conduit au suicide, tue à petit feu.
Ils délèguent leurs pouvoirs à de petits sous-fifres qui dirigent des entités, à leurs yeux obsolètes et inutiles mais malheureusement encore incontournables, appelés états. Ces sous-lieutenants, présidents ou ministres, sont atteints de la même pathologie schizophrénique. Ceux-ci sont persuadés que chacune de leurs décisions, chaque réforme qu'ils élaborent, est juste. À l'occasion, ils s'étonnent d'être soupçonnés, par exemple, de conflit d'intérêt. Ils sont persuadés que le marché régule l'économie, l'équilibre, et apporte le bonheur à tous. Leur maladie les rend totalement aveugles aux signes qui montrent que la misère augmente, que l'écart entre riches et pauvres se creuse, et que le monde meilleur qu'ils appelaient de leurs voeux n'est qu'un immense leurre à paillettes qui fabrique quelques élus et d'innombrables exclus.

D'un côté un monde de robots, de l'autre un monde d'exclus.
D'un côté la négation de l'initiative, de l'autre la négation de l'autre.


La plupart des tenants du libéralisme que je connais, le sont surtout par anticommunisme primaire, viscéral. Le mot communisme évoque pour eux goulag, collectivisme, bureaucratie, purge, KGB ou Stasi. C'est simplement le pire système qu'ils puissent concevoir. Cette haine, ce rejet de tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à du communisme leur fait considérer la barbarie qu'ils défendent les yeux fermés (c'est le mot, ils sont complètement aveugles.) comme une panacée, un paradis sur Terre.
De même, il existe dans l'autre camp le même rejet de tout ce qui touche au capitalisme : exploitation de l'homme par l'homme, aliénation, inégalités, délinquance en col blanc, spéculation, paradis fiscaux etc. Le summum de ce qu'ils haïssent.
Pourtant chacun des deux systèmes a bien les défauts décrits à droite ou à gauche. Et chacun des deux systèmes possède des qualités que l'autre n'a pas.


Alors, pourquoi ne pas garder le meilleur de chaque système au lieu de toujours les opposer ?

Pourquoi ne pas retirer absolument des pattes griffues des hommes d'affaires tout ce qui touche aux affaires sociales : santé, éducation, retraites, ... ? À ces secteurs, on ne touche pas, pas un cheveu, rien. Ce sont des domaines qui n'ont pas, n'auront jamais vocation à être rentables. Il ne le doivent pas, à aucun prix. Cela il faut le crier, le plus fort possible. Les hommes et femmes de gauche ne le font pas assez.
À l'inverse, pourquoi ne pas accepter que ceux qui sont plus imaginatifs, audacieux, courageux, ceux qui ont envie de créer des entreprises, puissent gagner plus que d'autres qui le sont moins ? Il y a des personnes plus courageuses que d'autres et il y a des paresseux, c'est un fait. Il me semblerait juste que celles qui s'en donnent la peine gagnent davantage. Il me semble juste également qu'elles ne puissent pas gagner 50, 100 ou 200 fois le salaire des plus mal payés. Le monde actuel est, à ce titre, d'une indécence insensée, et Sarkozy, en décomplexant les riches n'a rendu service ni à son pays, ni à sa "cause".

La sinistre caricature du communisme s'est cassé la figure dans un calme relatif, sans guerre, sans bain de sang, au son du violoncelle de Rostropovitch au pied du mur. La caricature du capitalisme tombera du sommet de ses buildings, ce n'est qu'une question de temps. Je ne suis pas certain que cela se passe dans un climat aussi paisible. Si l'on ne réforme pas maintenant en profondeur notre monde actuel, si l'on ne le moralise pas, si l'on ne se débarrasse pas définitivement des fabricants de crises et de misère que sont les banques d'affaires, les fonds de pension et autres paradis fiscaux, la fin de la barbarie néolibérale pourrait se transformer en boucherie planétaire. Et sur quelle autre forme de totalitarisme déboucherait cette tuerie ?

Mots clés : barbarie

Commentaires

Le 24 novembre 2010 Delaprade a dit :

#1

Excellent article, positif et plein de bon sens. Malheureusement je ne suis pas sûr qu'aucun des futurs candidats à l'élection présidentielle partage cette philosophie, trop à droite pour les uns et trop à gauche pour les autres. Mais c'est sans doute la direction dans laquelle il faut aller. Bonne chance. Continuez!

Le 12 décembre 2010 kinou a dit :

#2

Le problème c'est que tous ces politiques, hommes d'affaires puissants, financiers.... n'ont plus aucun sens de la réalité. ils vivent dans un monde à part dans lequel les gens comme nous n'ont aucune espèce d'importance. Ne compte à leurs yeux, que le pouvoir, le pouvoir et.. l'argent. Parfois je me demande même, s'ils ont des enfants, s'ils pensent à leur avenir ....
Malgré tout, je préfère et de loin être dans ma peau de rien du tout, qui peut se regarder dans un miroir le matin. Ils doivent avoir oublié ce qu'est : la compassion, l'entraide, la liberté, la bonté... beurkkkk à eux.... ils ne méritent absolument aucun respect de ma part.

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