OMC, AGCS et AMI : de vrais ennemis des peuples

Rédigé par Mohikkan | Classé dans : Politique et démocratie

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Pour eux, le monde est une marchandise.

  • L'OMC est l'Organisation mondiale du commerce.
  • L'AGCS est l'Accord général sur le commerce des services.
  • L'AMI est l'Accord multilatéral sur les investissements.
Que peut-on lire sur le site de l'OMC (organisation mondiale du commerce) ?

"En vertu de l'Accord général sur le commerce des services, les gouvernements Membres de l'OMC doivent libéraliser progressivement le commerce des services grâce à des séries de négociations successives. Conformément au mandat énoncé à l'article XIX, la dernière série de négociations a débuté en 2000. En mars 2001, le Conseil du commerce des services a adopté les Lignes directrices et procédures pour les négociations sur le commerce des services. Depuis la Conférence ministérielle de Doha, en novembre 2001, les négociations sur les services font partie intégrante de l'“engagement unique” du Programme de Doha pour le développement, dans le cadre duquel les négociations concernant tous les thèmes visés doivent être achevées en même temps."

Et un peu plus loin sur le même site ...

"Actuellement, les services d'éducation, comme tous les services, sont inclus dans les nouvelles négociations sur les services, qui ont commencé en janvier 2000."

site officiel de l'OMC : Faites-vous votre propre opinion: http://www.wto.org/indexfr.htm (WTO = world trade Organization)

AGCS, AMI, c'est quoi, ces sigles inconnus ?

Dans de beaux hôtels du monde entier, se réunissent parfois, sans tapage, sans médias, des messieurs (et quelques dames qui sait ?) roulant carrosse et volant jet privé. Ces gens bien mis, doigts impeccablement manucurés et poignets rolexisés, considèrent que tout est susceptible d'être une marchandise. Les biens, les services, les hommes, tout. Il suffit de le décider avec d'autres personnes pensant de la même façon, puis d'édicter des règles de fonctionnement. Ou plutôt de ne surtout pas mettre de règles puisqu'ils sont tous persuadés que le marché se régule seul et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pour eux, l'avidité et la malhonnêteté de beaucoup d'entre eux n'existe pas vraiment, ni les paradis fiscaux, ni la spéculation... Pas plus que la pollution des terres et des océans, la déforestation, les famines, les guerres, la corruption, l'insalubrité dans laquelle vit la plus grande part de l'humanité, l'ignorance, les épidémies... À leurs yeux, une seule chose existe vraiment : le commerce. Il faut donner à tous ceux qui le veulent -les bons, les audacieux- la possibilité de commercer et de faire fortune. Tout peut et doit être source de profit. Tout doit être rentable : les transports, l'énergie, les communications, la santé, l'eau, l'école, les ordures, les maisons de retraites...


Or noir, or or, or bleu, or blanc, mais que vaut l'or rouge, sang des êtres vivants ?



(Tag photographié sur un mur de Genève à l'occasion de la manifestation anti-G8 - juin 2003)

Petite parenthèse (c'est mon blog, je fais ce que je veux!)
Il y a quelques mois, j'ai vu sur ARTE (la seule chaîne que je connaisse qui ne prenne pas les gens pour des imbéciles mais pour des êtres humains curieux et responsables, des citoyens), un documentaire sur un homme d'affaires américain qui avait investi son fric dans des maisons de retraite allemandes. Toujours et partout la même stratégie :
(1). On achète, si possible pas trop cher, des usines en France ou... des maisons de retraite en Allemagne, pourquoi pas ?
(2). On vire les cadres les plus réticents et on parle rentabilité (15 % est un bon chiffre).
(3). On met la pression sur les directeurs qui la mettent sur les employés, on rogne sur tout, on compresse les effectifs, et on n'investit plus un sou pour l'avenir de l'entreprise. Évidemment, l'avenir ne nous concerne pas; seul compte le rendement, le plus vite possible.
(4). Quand on a obtenu ce que l'on veut, que le citron est bien pressé, on se débarrasse de l'objet moribond. Peu importe les dégâts, économiques, humains, ce n'est plus notre problème.
Ce "brave" homme, qui avait eu quelques frictions avec des membres de conseils d'administration qui jugeaient ses actes ignobles, considérait que la France et l'Allemagne étaient les deux derniers pays communistes au monde! Tout cela parce qu'il existe des lois sociales qui contrecarrent ses velléités de faire du profit sur le dos des ouvriers gaulois ou sur celui des vieux teutons. On croit cauchemarder !

Les businessmen comme ce magnifique philanthrope doivent se frotter les mains qu'on leur ouvre aussi grand les portes du profit dans le monde. Ces prédateurs considèrent que chaque chose appartient à celui qui en prend possession, pourvu que cela soit légal, et l'OMC va leur apporter cette légalité sur un plateau. Droits de l'homme, démocratie, éducation, moralité, respect, équité, justice, humanisme, culture, toutes les valeurs qui ont permis à l'homme de se grandir au cours des siècles, ces hyènes s'en moquent éperdument.

Concurrence : ils n'ont que ce mot à la bouche.

Le maître mot de l'idéologie qui sous-tend l'OMC, c'est la concurrence. Les "négociateurs" de l'OMC et de l'AGCS continuent (ou font semblant) de croire à la concurrence pure et parfaite chère aux économistes néoclassiques, laquelle serait la garante de l'équilibre des marchés et du juste prix de chaque chose. La sacro-sainte concurrence a prouvé dans un passé très récent (subprimes et crise financière) qu'elle ne régule rien du tout et laisse la porte ouverte à tous les abus et toutes les spéculations. C'est, malgré tout, le système que les hommes de l'OMC veulent nous imposer. Un système qui vient de mettre sur la paille des milliers d'Américains obligés de vendre leurs logements, de se remettre au travail à 70 ans pour subsister, toutes leurs économies envolées. Un système qui a noyé la Grèce au lieu de l'aider et qui risque de nous noyer aussi. Un système qui creuse chaque jour les inégalités. Un système qui a quand même eu besoin, pour ne pas exploser complètement, d'un gros coup de main des états, ces entités dont la plupart des ultra-libéraux voudraient se débarrasser pour ne plus dépendre que des lois de la finance.

Et la démocratie dans tout ça ?

  • Pourquoi les médias n'en parlent-ils jamais ?
  • Qui sont les négociateurs ? Au nom de qui s'expriment-ils ?
  • Quels mandats ont-ils de leurs concitoyens pour en discuter ?
  • Quels comptes rendent-ils à leurs nations respectives ?
  • Quels engagements vont-ils prendre ou ont-ils pris ?
  • Quels candidats aux élections nationales en ont parlé ?
  • Quels référendums populaires ont donné aux citoyens l'occasion de s'exprimer pour ou contre ces orientations qui menacent d'engager très négativement nos vies ?

Toutes ces questions sont actuellement sans réponse véritable. Il faut lire des journaux comme le Monde Diplomatique, écouter Daniel Mermet sur France Inter ou consulter les sites Internet comme celui d'Attac ou de médiapart pour se tenir au courant. Le premier devoir d'une démocratie c'est le devoir de transparence. Rien ou presque ne filtre de ces négociations et nos élus de gauche comme de droite ne nous en parlent jamais. C'est inquiétant pour la démocratie partout dans le monde.

Les businessmen n'ont pas pas de nationalité, d'ailleurs ils dirigent des multinationales. Ils achètent des îles dans des océans lointains et placent leurs fortunes dans des paradis fiscaux. La prospérité de leur pays, ils s'en fichent, pourvu que l'argent rentre. Peut-être comprendront-ils un jour qu'en accumulant des richesses, ils passent complètement à côté de leur existence et des vraies belles choses de ce monde. Lire l'extrait du petit prince. En attendant, il est indispensable de rester vigilants, de chercher des informations autres que celles des médias officiels et de les faire connaître. C'est ce que je tente, modestement de faire dans ce petit blog.

Signalons, pour finir, que le directeur de l'Organisation mondiale du commerce est Pascal Lamy, un français étiqueté "socialiste" (voir sa biographie), tout comme Dominique Strauss-Kahn, l'actuel président du FMI, une autre organisation inquiétante. Aucun de ces deux mondialistes libéraux n'aura ma voix a une quelconque élection. Je n'ai aucune confiance en eux. Ils appartiennent au même monde que Sarkozy, celui des privilégiés. Loin, très loin, de celui des hommes simples.

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